Ou comment une r�ussite industrielle met � jour le fameux syst�me fran�ais.
Sp�cialiste incontestable des vaches et autres ruminants, l’auteur du Blog de la Vache vous narre aujourd’hui l’�tonnante r�ussite industrielle d’un grand cabinet Fran�ais, Ermst and Old, auteur d’une m�thode qui propulse la productivit� moyenne des salari�s en entreprise de 23,73% � 108,22%. Cette m�thode miraculeuse repose sur l’utilisation de vache B�arnaises.
Au d�part, comme souvent, un fait divers. A l’occasion de la cl�ture des comptes 2003, le directeur financier du grand p�trolier Voval Pina Elp fait ce singulier constat : les indicateurs de productivit� de Pau, la filiale dormante du B�arn, sont sept fois plus �lev�s que ceux des autres entit�s du groupe, alors que c’est historiquement une filiale de bras cass�s.
Dans une op�ration tiroir-caisse dont lui seul a le secret, le cabinet Ermst and Old propose au p�trolier une prestation de 802 589 euros pour �tudier le ph�nom�ne. Il remporte le march� au restaurant du Ritz et mandate deux stagiaires pour la r�daction d’un rapport en am�ricain avec des camemberts Excel.

Sur le terrain le constat est imm�diat. Les stagiaires Marie-S�gol�ne et Jean-Henri, tous deux fils et fille d’associ�s du cabinet, sont rapidement mis dans la confidence : le directeur du centre de profit de Pau a un scabreux penchant (que nous ne d�taillerons pas ici) pour les vaches B�arnaises et a fait d�m�nager le site � proximit� d’un champ truff� d’icelles pleines de pis.
Ici donc, par la volont� turgescente de la direction, les B�arnaises sont autoris�es � vaquer au cœur de l’entreprise ! La grille d’entr�e et le hall sont grand ouverts et les B�arnaises vont et viennent � leur gr�. On les croise dans les couloirs, aux toilettes ou m�me dans l’ascenseur, et il n’est pas rare de trouver une bovine crott�e couch�e de tout son long sur la moquette, au milieu d’un bureau, exposant ses mamelles ballonn�es aux regards des salari�s occup�s. Les plus gourmandines connaissent par cœur le chemin du bureau ovale du Pr�sident o� elles deviennent, l’espace d’une heure, les reines de l’under-desk avec force meuglements.
Mi 2004, Marie-S�gol�ne cl�t l’affaire par une s�ance de slides en am�ricain avec son tailleur gris moulant, puis remet son rapport et la facture off-shore au petit personnel du p�trolier. Au retour d’un golf en Suisse, les dirigeants de Voval Pina Elp se font traduire le rapport en fran�ais et prennent connaissance des conclusions du Grand Cabinet :
En contact permanent avec le monde animal, le stress du salari� est r�duit de 74%
L’absorption de lait cru (un espace de traite a �t� organis� dans l’entreprise) favorise une sant� saine du salari� (cong�s maladie r�duits de 58%)
Le temps de travail effectif du salari� passe de 28 minutes � 6h12 par jour
3,5% des vaches participent � activement � � la productivit� (tri du courrier, lavage des vitres)
On observe �galement, sans raison apparente, un pic de productivit� des femmes aux horaires de traite
Le rapport est class� sans suite et on ferme la filiale de Pau.
L’histoire eut pu en rester l�, mais c’�tait compter sans le flair du cabinet Ermst and Old, qui n’est pas la moiti� d’un malin. A la suite de cet audit Palois, le cabinet d�pose 24 brevets d’innovation sur le sujet et se lance dans la prospection. En 2005 coup de th��tre ! Il signe avec le D�bit Lyonnais un accord global � Win-Win � au restaurant du Ritz, par lequel l’argentier d’Etat (quand l’Etat avait encore de l’argent) donne au grand cabinet toute latitude pour concevoir et piloter un chantier d’industrialisation BCP (Bearnease Cow Productivity) sur leur site prestigieux de la D�fense.
Pr�s de huit mois et 257 million d’euros plus tard, le r�sultat est impressionnant. Amen�es par navette sur le parvis de la d�fense, les B�arnaises sont mont�es dans les bureaux chaque matin par un syst�me de tapis roulant hydraulique � cr�neaux. La traite, sous contr�le m�dical, est organis�e � 10h30 et 16h30 dans une salle cr��e sur mesure. Chacun peut la suivre en visioconf�rence de n’importe quel bureau, ou en streaming video sur le site institutionnel. Pour parfaire l’ambiance apaisante, un designer de renom a fait poser une moquette verte � p�querettes et, de chaque fen�tre, le salari� peut voir au moins deux vaches en plus de celle qu’il a dans son bureau (� 65.251 du cahier des charges). Pour ce faire, un syst�me assez complexe d’h�licopt�res et de filins (brevet�) a �t� mis sur pied, qui balance les vaches devant les vitres.

L’affaire industrielle devient bient�t une r�ussite nationale. A l’occasion du sommet mondial de Puteaux, Bernadette Chirac et David Douillet en personne organisent une visite comment�e du site aux dirigeants de tous bords, et le chef d’Etat Chinois envoie une d�l�gation d’industriels dans la foul�e, re�ue toute affaire cessante par Chichi.
Le banco est total. L’action du D�bit Lyonnais d�chire et Ermst and Old signe � tour de bras des contrats faramineux. De leur c�t�, Marie-S�gol�ne gagne 78 fois le smic par mois et Jean-Henri, qui avait secr�tement d�pos� un brevet � titre personnel, se suicide de neuf coups de couteau lors d’un s�minaire de coaching sur l’�le de Beaut�. Dans un tout autre registre, les caisses de l’UMP semblent inexplicablement se remplir de mani�re exponentielle.
Nos b�arnaises, portant haut les couleurs patriotiques, s’envolent par charters entiers pour les Etats-Unis, la Chine et les Emirats Arabes sous le contr�le vigilant de l’OMC. Apr�s les ann�es de vache maigre, la France retrouve enfin la place internationale de premier plan qu’elle avait laiss�e � des puissances �trang�res et vilaines.
Jacques Chirac, port� par une campagne somptuaire o� on le voit chevaucher des B�arnaises dans son ranch de Corr�ze et distribuer du lait frais aux n�cessiteux avec Zizou, est r��lu haut la main en 2007. Bernadette et David Douillet refont leur garde-robe tout en cuir, et sillonnent la France dans � Les TGV de la bonne traite pour les enfants-qui-sont-moches�.
Voil� donc cher lecteur qui prouve encore, si cela �tait n�cessaire, qu’il existe bel et bien un mod�le de r�ussite � � la fran�aise �, o� l’entreprise est le poumon vert d’un syst�me gagnant et vertueux pour tous les gens qui le m�ritent. Comme disait un ancien ministre de l’int�rieur � son ami Mamadou : vous, vous avez les bananes et le caf�, et nous on r�fl�chit Monsieur !
Que vive l’Entreprise, que vive la R�publique et que vive notre beau pays !
Pour le e-consultant - N�bude, la vache de Paris.